Reconnu récemment, l’enlisement de grands pays occidentaux s’est installé depuis des décennies en maints domaines, sociaux, économiques et écologiques. Questions évoquées et traitées souvent sans autre résultat que leur aggravation. Surprenant ? Ce n’est pas dû au hasard mais, entre autres, au maintien d’acquis contraires à l’intérêt général, tout en prétendant traiter leurs effets. Leurs causes ne l’étant pas, leurs méfaits demeurent. Pourtant depuis 2009, « France, pour sortir de l’enlisement, 2 mesures simples » de Trevor Narg, repris dans ce nouvel essai, y incitait, Largement diffusé comme on peut le voir ici, il n’a pas été suivi, donc 5 ans de perdu. Mais il n’est jamais trop tard pour bien faire.
Les solutions proposées pour sortir de l'enlisement dès 2009 ont été précisées dans une lettre ouverte au Président de la République le 15 mai 2013.
Elles sont rappelées au nouveau Premier ministre et aux ministres des Finances et de l'Économie.
Vont-ils en faire bon usage ?
Trevor Narg
ingénieur, auteur
Paris, le 15 mai 2013
Monsieur le Président de la République,
En ces jours déterminants pour l'évolution de la France alors qu'elle entre officiellement en récession, je me vois obligé de vous adresser cette lettre ouverte, les réactions qu'elle appelle ne pouvant qu'y ajouter et faciliter les choix à venir de votre gouvernement.
Une lettre fondée sur la simplicité, donc la sincérité, le courage, afin de pouvoir y appeler. Avec une solution simplement logique afin de fonder sur la justice pour tous, donc l'adhésion, les efforts nécessaires à l'assainissement socio-économique indispensable à la France actuelle.
Surtout face aux demandes de l'Europe, comme à l'Irlande, à la Grèce, au Portugal ou à l'Espagne, de réduction des salaires apparemment indispensable pour un rééquilibrage et une dynamique économiques durables.
Impensable en France ? Au contraire, mais à condition de fonder les efforts sur la justice sociale, et pour commencer, en rectifiant les dérapages inégalitaires du dernier demi-siècle, sources des dérives que subit le pays. Une marque de respect social déterminante.
Cela en sortant de la fragmentation stérilisante pour une globalisation constructive. Des solutions en résultent, simples, acceptables et réalisables.
Ainsi sur les principales fonctions socio-économiques :
1 - les revenus,
aucune réduction de salaires, mais seulement un prélèvement progressif à partir d'un "plafond" (à convenir, autour de 2 à 3 SMIC) destiné :
- dans le privé, à la compétitivité et à l'investissement ;
- dans le public, à la réduction de la dette publique, à renouveler jusqu'à son annulation ;
2 - les retraites :
sans avoir à modifier les bases de calcul actuelles, appliquer un prélèvement progressif à partir d'un "plafond" comme pour les salaires, affecté à la réduction de la dette publique, à renouveler également ;
de plus, après 15 ans de retraite, un plafonnement autour d'une à deux fois le coût de vie moyen en maison de retraite ;
3 - la fiscalité sur les revenus :
une progressivité étendue mais non dissuasive, en affectant à des investissements publics en emprunts non indexés, la part de l'imposition à partir d'un certain niveau (autour de 40%) et les déductions pertinentes, telles certaines niches fiscales plafonnées ;
4 - la fiscalité sur la production :
la réforme de la TVA que je réclame depuis 5 ans comme vous le savez, rendant partielle et non plus intégrale sa récupération intermédiaire avec la TVAP, et alimentant ainsi le budget social, la réduction des cotisations salariales, donc la compétitivité des entreprises et l'emploi.
Toutes ces mesures réduisent les inégalités excessives, mais sans spoliation :
aucune d'elles ne réduit les revenus au-dessous de 2000€ mensuels ; sensibles à partir de 6000 € surtout, les réductions font l'objet de compensations productives par emprunts, réduction de dette et d'impôt,
toutes génératrices d'activités durables et d'emploi :
des investissements privés et publics dépassant 100 milliards € annuels, au service du pays, de l’industrie et de l’environnement ;
avec la TVAP, la réduction des coûts salariaux et des importations, le soutien et le développement des vrais producteurs, PME en particulier, donc de la création et de l'embauche,
avec la réduction du chômage en résultant et le soutien du pouvoir d'achat, elles apportent des moyens nouveaux : de développement social, habitat, équipements urbains et culturels ; de formation et d'innovation ; de protection écologique, notamment.
Des mesures simples à comprendre et à appliquer, efficaces à la fois économiquement (emploi, compétitivité, désendettement, investissements, motivation, ...) et socialement (justice, adhésion, confiance, civisme, avenir, ...) entre autres.
De telles perspectives y ajoutent un encouragement que vous ne pourrez que partager, du moins je le souhaite.
En vous remerciant de l'attention que vous porterez à cette contribution simple et sincère,
Lettre ouverte au Collectif Roosevelt, à ses créateurs, ses animateurs et ses adhérents,
Votre Collectif s’inspire de la démarche volontariste et interventionniste de l'ancien président américain Franklin Rooseveltpour sortir de la crise de 1929.
"Nous avons décidé d'agir" annoncez-vous d'entrée, démarche intéressante et courageuse, mais dans les objectifs, car apparemment n'y manquent que les moyens d'y parvenir. En dehors des adhésions, des débats et autres manifestations publiques où excellent nombre d'entre vous. Car depuis plus d'un an, en dehors du nombre d'adhérents, quels résultats avez-vous obtenus vraiment ?
Votre volonté d'agir peut pourtant se concrétiser, rapidement et avec des résultats à la hauteur de vos souhaits, sinon plus.
Un moyen permettrait en effet de réaliser sans tarder l'essentiel le plus urgent, les objectifs concernant le travail, l'économie sociale et solidaire, les délocalisations, l'emploi.
Il s'agit de l'application de la TVAP, "taxe à la valeur ajoutée à récupération partielle" que certains d'entre vous connaissent. La TVAP consiste à rendre la récupération de la TVA en phases intermédiaires non plus intégrale, mais partielle, la différence étant alors affectée au budget de la protection sociale. Sans augmentation des taux de TVA (à l'inverse de la "TVA sociale"), les déficits sociaux et les cotisations sur salaires se trouvent réduits, la compétitivité des entreprises et l'emploi favorisés. Les consommateurs ne sont plus les seuls taxés, les intermédiaires, les spéculateurs et les importateurs le sont aussi. Mais ces derniers sans protectionnisme, donc sans risque d'effet boomerang.
La moitié de vos propositions entreraient ainsi en action avec des résultats rapides et au-delà. Ajoutant à la justice économique et sociale la dynamique correspondante, donc la durée, l'application de la TVAP présente en outre l'intérêt majeur d'équilibrer la socio-économie, donc de satisfaire ses aspirations et motivations indispensables à la reprise de confiance tant souhaitée par tous.
La TVAP est décrite plus en détail dans mon essai "FRANCE, POUR SORTIR DE L'ENLISEMENT, 2 MESURES SIMPLES" (Thélès éditions-2009), la deuxième mesure est déjà reprise dans votre proposition d'adopter un système parlementaire.
Espérant par la présente contribuer à la réussite de votre démarche, réussite que je souhaite pour la France et les Français,
Nota : les Ministres des Finances concernés ont reçu cette Lettre ouverte.
A titre indicatif, voici les 15 propositions de Roosevelt 2012 :
Les 15 propositions4 ont pour objectif d'éviter un effondrement de l'économie, élaborer une nouvelle société et lutter contre le chômage endémique et créer une Europe démocratique18,6.
Diminuer fortement les taux d'intérêts des États en temps de crise économique afin qu'il n'étouffent pas financièrement en payant leurs dettes avec des taux 600 à 800 fois supérieurs à celui des banques privées.
Annuler les baisses d’impôt accordées aux entreprises et aux plus hauts revenus les dix années précédentes en France, ce qui permettrait de revenir à un budget bénéficiaire.
4. Lutter contre les paradis fiscaux qui font perdre à chaque État membre de l'Union Européenne de 1 à 1.5% du PIB en utilisant la pression des commandes publiques.
Limiter le plus possible les licenciement comme c'est le cas en Allemagne avec le Kurzarbeit (en allemand).
Aider les précaires en fin de droit financièrement et en formation.
Interdire la spéculation des banques avec l'épargne privée en séparant les banques de dépôts et les banques d'affaires.
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